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Le tête en l'air
28 novembre 2017

Une journée chez ma mère

Charlotte de Turckheim arrive en pyjama et chaussons, les bras balayant l’air. Curieusement, ce soir-là, le public de La Nouvelle Eve, à Paris, hésite avant d’applaudir l’actrice qui reprend Une journée chez ma mère, spectacle né en 1990. Le one-woman-show avait eu du succès à l’époque puis avait été transposé avec plus ou moins de bonheur au cinéma par Dominique Cheminal. L’actrice y rend donc visite à Béatrice, sa maman, une aristocrate sans le sou qui habite le XVIe arrondissement de Paris. Une fuite d’eau, puis l’arrivée potentielle d’huissiers déclenchent de multiples péripéties… pas vraiment drôles. Charlotte de Turckheim déborde d’énergie. Elle s’agite beaucoup, court d’un bout à l’autre du plateau. Elle enchaîne les personnages, prend la voix d’une bonne portugaise, d’un étudiant allemand qui loue une chambre à sa mère et d’Anne-Marie du Boisseau, la meilleure amie de celle-ci. Autant de personnages stéréotypés et de clichés ambulants aujourd’hui dépassés. Entre les rideaux de la scène, Charlotte de Turckheim s’essaie également à la gestuelle du mime. C’est une pointure dans ce domaine, Patrice Thibaud (Fair play, Cocorico), qui la met en scène, mais cette fois, il est à côté de la plaque. Son élève reste au stade de l’amateurisme. L’inoubliable Madame la proviseur de la télévision et réalisatrice des Aristos (2006) a bien tenté de réactualiser avec Bruno Gaccio, un ancien auteur des Guignols de Canal +, les textes de ce spectacle sous-titré Very bad trip aristo (sic ). Elle évoque ainsi – rapidement et pour la forme – Brigitte et Emmanuel Macron, campe une jeune fille au pair obsédée par le «hashtag» et rapproche le personnage d’Anne-Marie Boisseau des bobos parisiens snobinards. Le résultat est loin d’être probant. Charlotte de Turckheim prouve que ce n’est pas dans les vieux chaussons – l’affiche la représente allongée dans une charentaise – qu’on fait la meilleure soupe. Présenté sans finesse, daté, son propos ne fait plus rire. Depuis les années 90 d’autres artistes se sont illustrés dans ce registre, notamment Valérie Lemercier, que Charlotte de Turckheim convoque sur scène, ou encore Florence Foresti. Et de la plus drôle des façons.

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